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Naissance d’une vocation
Enfant, j’accompagnais parfois mon père (voir encadré
ci-dessous) lorsqu’il lui arrivait de se rendre dans une caserne comme
officier de réserve. J’allais immanquablement traîner dans les grands hangars
militaires et m’asseoir aux volants de Jeep, GMC, Dodge qui me fascinaient
par leur aspect, par leur histoire, par leurs odeurs d’huile, d’essence, de
graisse et de bâches en tissus épais.
Mon père, René, appelé en 1956,
a fait le peloton EOR à Saint-Maixent (79), n° de stage 703 du 6/11/1956 au
06/04/1957. Promu Aspirant à la sortie, il est affecté dans la Coloniale
(Troupes de Marine) et envoyé en Algérie au camp du Lido, puis à Arzew. Il
effectue deux ans en Algérie, en tant que Sous
Lieutenant puis Lieutenant au 3e RIC (devenu 3e
RIMa fin 1958). Il reste dans les cadres de
réserve jusque dans les années 80, et finira avec le grade de Commandant de
réserve.
◄ René SFILIGOÏ, alors
Sous-lieutenant en Algérie en 1958 dans une WILLYS un peu fatiguée.
L’attache de capot gauche manque, les pneus sont lisses et le pot
d’échappement paraît cabossé ! A noter la marquage ANTIGEL 57 sur le
pare-brise. Cliquez sur l’image pour l’agrandir !
Petit,
il me racontait que lorsqu’il se déplaçait en Jeep en Algérie, les jeep
étaient équipées d’un « coupe câble »
pour éviter de se faire couper la tête par un câble de frein tendu en
travers de la route. Il me racontait aussi avoir su changer les
vitesses avec le pied droit tout en conduisant, de manière à pouvoir tenir
le volant avec la main gauche et une arme avec la main droite en cas
d’urgence. Avec le recul et l’âge, cela me fait sourire mais à l’époque,
peut-être que cela avait un sens et pouvait avoir une réelle utilité.
Même s’il y
avait des Jeep, on marchait surtout dans la Colo ! ►
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Descendance : au 14e RPCS (régiment
parachutiste de commandement et de soutien) !
De
la classe 90/04, je me suis porté volontaire pour les Troupes Aéroportées.
Quitte à faire le service militaire, j’étais fermement décidé à ce que ce
soit le plus intéressant et sportif, et qu’il soit un an hors du commun. Qui
plus est, amateur d’histoire militaire, j’étais très attiré par les
prestigieuses TAP, actrices de tous les coups durs de l’armée française d’après guerre : Indochine, Corée, Algérie et un peu
partout en Afrique. Bref, pour moi, le top ! A part peut-être les Commandos
de Marine…
J’ai
fait mes classes à Pau durant deux mois, au Groupement d’Instruction de
l’ETAP dont le 3e RCP assurait le soutien et la logistique. Mes
souhaits ont été exaucés : sport, tir, instruction, manoeuvres,
marches, raids se sont succéder à un rythme effréné, ultra physique et
psychologiquement très demandeur.
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◄ « Manoeuvres au Camp de Caylus en Mars 1991.
Patrouilles dans le camp en Jeep : la garde ! » Cette
M201 immatriculée 231 1937 est la n°21974 de 1963. Elle a été vendue
par le Domaines à Vayres en mars 1995. C’est une M201 équipée Radio et elle
garde encore les grilles de protection d’anciens projecteurs de conduite infrarouge. « Affecté au 14e RPCS en
peloton circulation sur…..M201, je me souviens que il y avait toutes sortes
de Jeep, des 6, 12 et 24 volts. On nous avait appris à les reconnaître en
levant le capot et en comptant le nombre de bouchon sur la (ou les )
batteries. Un bouchon égale 2 volts. Exemple, pour une 6 volts : une
seule batterie à 3 bouchons. Bon sens militaire ! » Cliquez
sur l’image pour l’agrandir !
détail du pare-choc avec ses indications : fanion de
Circulation Routière /
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immatriculation / marquage tactique (ECS/14/ ☼ /11/DP) ▼
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Après
avoir effectué le PEG (Peloton Elèves Gradés), j’ai été affecté au 14e
RPCS à Toulouse caserne Balma. Ce régiment Parachutiste du train n’était pas
mon régiment de choix car j’aurais préféré un RPIMa.
Ceci dit, j’y ai fait plein de choses super intéressantes, à commencer par de
très très nombreuses missions en Jeep d’encadrement
de circulation de convois, parfois sur plusieurs jours (et nuits). Je n’ai
pas de souvenir de pannes particulières avec les Jeep. En fait, elles
fonctionnaient super bien, pour des distances pouvant aller du Sud-Ouest
jusqu’en Bretagne… J’ai bien un souvenir ou deux de jeeps remorquant une
autre mais c’est tout. Par contre, je faisais pas mal de sorties
« terrain » en Jeep. Je me souviens même avoir reçu au Camp de
Caylus des courts de 4x4 en Jeep, sur un parcours accidenté dédié à cela.
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◄ « Manoeuvres à Fonsorbes près de Toulouse :
moi, DIOT et DUPOUTS devant nos jeeps CIRCULATION » immatriculées
265 0287, 231 1937 (voir plus haut pour cette dernière) et une
troisième non identifiable. Elles sont toutes trois équipées d’un support d’armes modèle
F1. Cliquez sur l’image pour l’agrandir !
J’ai
passé mon permis poids lourd sur GMC. Je me souviens parfaitement des
démarrages à froid au petit matin après avoir passé la nuit sur le terrain.
Les GMC démarraient « impeccables », dans un nuage de fumée bleue à
condition d’avoir eu une généreuse, très généreuse « goutte » (fond de
verre d’essence) directement à l’entrée du carburateur.
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Entraînement au tir dans la montagne
noire près de Mazamet (82). L’AA52 est montée sur son support d’armes modèle
F1. « Bruyante, pas
ultra précise, mais comme disait un vieil Adjudant « Vous inquiétez
pas ça fera baisser la tête des gars en face dans les tranchées » :-) »
Noter les tapis de tir posés sur la Jeep pour protéger des douilles.
◄ Cliquez
sur chaque image
pour
l’agrandir ! ►
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▲ Cliquez
sur l’image pour l’agrandir ! ▲
« Devant la Jeep Radio qui était toujours présente lors des séances
de tir ». La mallette posée sur le capot de la Jeep appartient au
Lieutenant et contient ses documents de travail pour la mission. Cette Jeep
immatriculée 655 0018 est la M201 n°16979 de 1962 (immatriculation
d’origine 221 0978). Elle profite d’une seconde vie aux mains d’un fan anglais.
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▲ Cliquez
sur l’image pour l’agrandir ! ▲
« Retour à la caserne de « Balma Ballon » à Balma, après
plusieurs jours de manoeuvres dans la montagne
noire, au dessus de Carcassonne. A noter les
tenues NBC (très agréables en plein été!) » La Jeep tracte une
remorque 1/4T. Un filet de camouflage est installé sur la roue de secours
sur un support type BT492.
Un support de décontaminateur
est monté sur l’aide droite mais le décontaminateur
n’est pas présent.
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J’ai
eu le plaisir aussi de faire un stage « largage de Jeep » à la
BOMAP. On nous apprenait à conditionner
des jeeps pour les larguer ensuite de TRANSALL. J’ai assisté à deux
largages : la première Jeep a atterri si doucement que son radiateur avait
explosé et la deuxième a eu le train avant faussé !
Deux
mois avant d’être libéré, j’aurais le triste privilège de voir toutes les
Jeep de mon régiment alignées avant de partir définitivement à la réforme
pour être remplacées par les PEUGEOT P4 tout neuf… dont je ne garde aucun
souvenir particulier.
Arrivée des
PEUGEOT P4 : bof !!! ►
▼ Sur
une épave de Panhard qui servait… à l’entraînement au
lance-roquettes ! ▼
Cliquez
sur chaque image pour l’agrandir !
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Le 14e
régiment parachutiste de commandement et de soutien (RPCS) est l’héritier
du 14e régiment d'infanterie puis du 14e régiment d'infanterie
parachutistes de choc (1951), du 14e régiment de chasseurs parachutistes
(1956). Dissous en 1961, il est recréé le 1er août 1977 sous la
forme du 14e régiment de commandement et de transmissions
parachutiste et devient le 1er juillet 1979, le 14e
RPCS, unité de soutien de la 11e division parachutiste. Au cours des années
80 et 90, il participe aux OPEX au Liban, dans le Golfe, au Kurdistan, au
Tchad, à la Somalie, au Rwanda ainsi qu'au Cambodge et en Yougoslavie. Il
est composé d'un escadron de commandement, d'un escadron de circulation et
de transport, d'un groupement d'instruction à Bayonne, d'un groupement
d'intendance, d'une compagnie de transmissions parachutiste, d'un
groupement de réparation du matériel à Tarbes, de la musique de la 11e DP.
Son lieu de garnison était à Toulouse caserne Balma pour l'instruction et
Niel pour le cantonnement.
Avec
l'abandon du service militaire et la professionnalisation de l'armée de
Terre à partir de 1997, le 14e RPCS est dissous en 1999.
Il
sera recréé au premier semestre 2018 par transformation régiment de soutien
du combattant (RSC) en une nouvelle unité aéroportée.
Source WIKIPEDIA : 14e RPCS
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Nostal..Jeep quand tu nous
tiens !
J’ai
fini par acheter MA Jeep en 1998, une bien belle M201 24volts pur jus
d’armée. Son propriétaire, berger de son état du coté de Nice, l’avait acheté
aux Domaines deux ans auparavant. Il s’en séparait car elle consommait trop.
Elle était absolument dans son jus, si ce n’est une peinture très passée et
une corrosion générale mais très minime due à un stockage extérieur de
seulement un an. Pas de trace de son passé sinon qu’elle a appartenu à une
unité de circulation routière avec des traces vertes
et blanches sur sa calandre et a eu vraisemblablement un usage
Radio.
Je
lui ai donc offert une cure de jeunesse chez Jeep Est (peinture, électricité,
freins) et depuis presque 20 ans, elle m’a suivi dans tous mes déménagements
successifs, fait la joie de ma famille, de très belles balades, de très beaux
pique-niques. Elle fait surtout la joie de mes deux fils dont le plus grand a
11 ans et l’a conduit déjà dans les bois. Bref, une retraite dorée et bien
méritée pour une vaillante Grand Mère qui est
régulièrement bichonnée, graissée et vidangée et qui dort bien tranquillement
dans mon sous sol chauffé, chose amusante, à
quelques dizaines de kilomètres de l’usine de Stains où elle fut
construite.
Jour, mois année de
construction
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1961
(vraisemblablement 2e trimestre)
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Voltage
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24V
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Numéro de série de
châssis donné par l'armée
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13012
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Numéro de sortie de chaîne
donné par Hotchkiss
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14701
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Numéro
d'immatriculation militaire
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211 0907
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Numéro du châssis
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MV4565
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Numéro de caisse
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H10300 (ce n’est pas la
carrosserie d’origine)
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Date de reconstruction
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28 juillet 1964
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Lieu de reconstruction
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La Maltournée
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Immatriculation militaire après reconstruction
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245 0813
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Numéro
MALT
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24984
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A
noter que cette M201 est identifiée comme une ITM (n°0041022) en totale incohérence
avec les numéros frappes sur le châssis. De plus, ce numéro ITM est frappé
sur le longeron AV droit à un emplacement tout à fait inhabituel. Je n’ai
pas d’explication particulière sur cette identification ITM et ce numéro
0041022 qui correspond à l’année 1955… sinon celle d’un maquillage du
châssis.
Cliquez
sur l’image pour l’agrandir ! ►
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Un grand classique sur les volants épais des M201 : le graffitti et celui de Jean n’y a pas échappé ! Il a été abondamment « scarifié » par les appelés de symboles des mois passés, de contingents (« 91/02 », « 71/04 » ou d’évocation d’origine « Réunion »…
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Bon sang ne mentira pas !
La
saga familiale continue… Balade familiale le 5 novembre 2017.
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17 août 2024
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