Le développement du missile antichar SS10
commence en France en 1948 sous l’impulsion de la société l'Arsenal de
l'Aéronautique (Châtillon-sous-Bagneux) incorporée dans Nord-Aviation en
1954. Le SS10 est un missile antichar filoguidé, basé sur les recherches
allemandes de la 2nde guerre mondiale (missile X7). Les premiers
tirs ont lieu en 1952 et le développement est achevé en 1955. Le missile
(Nord-5203) est alors adopté par l’armée française sous la désignation de
SS10 (sol-sol 10). Un des premiers clients à l’exportation est l’état
d'Israël qui utilise le missile avec succès dans la campagne du Sinaï de
1956. Il est aussi adopté par l’armée U.S. en 1959 à titre intérimaire. La
production du missile SS10 en France s’achève en 1962 avec presque 30000
unités produites. Le SS11 (Nord-5210), adopté par l’armée française
en 1956, est un développement du SS10 en plus puissant mais aussi en plus
lourd. Quelques essais ont lieu sur châssis de jeep mais le poids le rend
inadapté pour un emploi par l’infanterie (Source : astronautix.com/).
Missile
SS11 (photo JLM) ►
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Pour
l’essentiel, l’équipement des jeeps avec le missile SS10 consiste en un bouclier fixé à
l’arrière de la jeep et permettant l’emport de 3 missiles SS10 et de
leurs accessoires de tir. La fiche EMA 2745-10 (Hotchkiss M201 12V ou 24V
porte-missiles anti-chars SS10) détaille la composition de cet équipement
sur châssis M201.
La
facilité d’emploi des missiles SS10 est toutefois limitée par le fait que
cette installation impose le tir vers l’arrière, le seul réglage possible
étant vertical. Le développement du missile
ENTAC, plus performant, et son adaptation sur un affût réglable en site
et azimut et pouvant tirer vers l’arrière comme vers l’avant poussera le
SS10 sur châssis M201 vers la réforme.
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SS10 sur châssis M201 (photo fiche EMA 2745-10)
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Les
possibilités des sections de missiles (SS10 ou ENTAC) sont limitées par
-
l’inaptitude à manœuvrer en
tout-terrain et à se déplacer en zone radioactive
-
l’absence de blindage qui rend
l’arme, le véhicule et les servants justiciables du tir des armes légères
d’infanterie
-
la cadence de tir relativement
faible, chaque pilote ne pouvant guider qu’un missile à la fois
-
la nécessité de disposer de
champs de tir profonds et dégagés afin de pouvoir suivre les missiles pendant
toute la durée de leur trajet
-
l’impossibilité de mettre en
œuvre le missile en dessous d’une portée de 400m (ENTAC) ou 800m (SS10)
-
…
-
l’inaptitude au tir de nuit
Source :
Aide mémoire de l’officier d’infanterie, 1963, p. VI-2/26
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5 mai 2020
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