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gendarmerie Outre-Mer (décennie soixante)
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Par Jean-Marc COQUIO ▼ Les deux clichés
illustrent la livrée des M201 de la gendarmerie en Outre-Mer dans les années
Soixante ▼
Le lecteur voudra bien excuser
l'opérateur pour la qualité des photos, il ne se doutait pas du tout que ces
photos prises à l'Instamatic
Kodak pourraient un jour servir d'illustration sur la toile … qu'il
n'imaginait pas non plus. Il s'agit, en l'occurrence du défilé du 14 juillet 1966 à
Basse-Terre, chef-lieu de la Guadeloupe, au sein duquel s'insère un
dispositif de la gendarmerie mobile à l'époque représenté par des pelotons
mobiles, l'un à Saint-Claude (Bonne-Terre), l'autre
à Pointe à Pitre (Le Raizet). Les motocyclistes
sont revêtus de deux façon différentes, l'uniforme de tradition pour le
groupe de tête (Brigade motorisée – BMO- de la gendarmerie
départementale), l'uniforme allégé outre-mer (kaki) pour le suivant (éléments
motocyclistes d’une Brigade Routière de Gendarmerie Mobile - BRGM). Les motos sont des BSA. Les M201 sont intégralement peinte en bleu nuit, sans
rapport aucun avec le bleu actuel (d'ailleurs en voie de disparition).
Définir l'exacte teinte reste délicat dans la mesure où la teinte originelle
est modifiée par l'utilisation, les lavages et l'exposition au soleil. Ce
bleu reste, à l'évidence beaucoup plus foncé (reflets violacés) que le bleu
gendarmerie actuel. Une approche sommaire de la couleur conduit à opter pour
un bleu dans les références RAL 5002 voire 5017. La totalité de la
carrosserie est peinte dans cette teinte, mais la sellerie reste kaki (OD # 3
ou 7) comme l'indique la photo. Toutefois, l'usage de la sellerie en skaï OD
ou noir n'est pas à écarter (mes souvenirs restent confus à cet égard).
On peut supposer que la bâche reste dans sa teinte OD. La
photo montre à l'évidence que la bâche et ses arceaux métalliques ont été
retirés pour la circonstance. En revanche, la sangle de serrage du jerrycan a
été passée au blanc, comme les pneus dont les flancs ont été recouverts de
peinture blanche. Ces dispositions relèvent de la circonstance, car en usage
courant, le blanc disparaît. Le volant semble être un volant second type et
non pas le volant WOF en ébonite noire aux branches épaisses. Bien que
l’arceau de protection soit présent, le feu de "black-out" de
l'aile gauche est absent comme sur les premières M201 24V (il sera
réintroduit fin 1964). Comme d’usage dans l'Armée Française, l'extincteur est
fixé sur l'aile gauche et reste en couleur rouge. En revanche, l'aile droite
n’est certainement pas garnie du décontaminateur
introduit sur la Jeep courant 1968. La monte en pneumatiques est réalisée en
Kléber V10 ce qui correspond évidemment à l'époque et au type du véhicule. La jeep immatriculée 615 264 présente les
marquages typiques de l'époque et de l'arme : numéro d'immatriculation suivi
de la cocarde des forces armées françaises stationnées Outre-mer et de la
grenade blanche de la gendarmerie.
Le spécialiste pourrait s'étonner que les véhicules ressortant
d'un peloton de gendarmerie mobile arborent la grenade blanche. A cette
époque, les personnels des pelotons de GM (absence d'escadrons) ne revêtaient
pas la distinctive or mais passaient à la distinctive argent à l'instar des
unités de la gendarmerie départementale, les véhicules suivaient donc le même
régime et la grenade d'arme était, par voie de conséquence blanche au lieu de
jaune. L'on observera d'ailleurs que les personnels embarqués portent des
distinctives blanches et non pas jaunes (et rouges pour les gendarmes à
l'époque). En conclusion, les M201 de la gendarmerie dans les
décennies 50 et 60 étaient en livrée bleu foncé, sellerie et bâche en OD,
immatriculation sur fond noir, chiffres blancs, cocarde tricolore frappée de
l'ancre suivi de la grenade blanche. L'on remarquera que l'immatriculation
portée en plaque arrière présente une composition inusitée puisque débutant
par le numéro suivi de la cocarde à l'ancre et de la grenade blanche mais l'on peut aisément supposer que
l'immatriculation avant se présentait de la façon suivante :
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