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La Peugeot
p4 et ses concurrentes
de 1978 |
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Histoire Pour
les Français, Si la jeep est le véhicule symbole de la Libération do 1944,
son remplacement est mis on question dès la fin des années 1940, C'est une
volonté politique, celle de revoir une armée de nouveau équipée de matériels
français Toutefois, pour un véhicule de liaison et de reconnaissance comme la
jeep, l'affaire n'est pas aussi simple. En effet, le grand nombre de
véhicules en parc, soit plus do 10 000, est trop faible pour intéresser de
grands constructeurs comme Renault ou Peugeot et trop élevé pour de petits
constructeurs qui manquent de surface industrielle. C'est ainsi qu'au cours des années 1950, plusieurs
prototypes de jeep "à la française", dont la Delahaye VLR, verront
le jour, mais sans réel lendemain. D'autres tentatives au cours des années
1960 ne déboucheront pas plus. Faute de solution au niveau national, la
France va se rapprocher dans les années 1960 de l'Allemagne et de l'Italie en
s'inscrivant dans un programme tripartite. Le besoin pour les trois pays
étant fixé à 50 000 véhicules, un véritable plan industriel peut être
envisagé, Mais les différents besoins exprimés par les états-majors des trois
pays, contradictoires ou redondants, les difficultés des impétrants aboutiront
à une impasse industrielle et à une flambée des prix. Du coup, le programme
tripartite pour un 4x4 de liaison commun, baptisé "Europa Jeep",
sera abandonné au début des années 1970. En attendant l'armée française
achètera 9 000 véhicules tout chemin Citroën Méhari
pour prolonger la durée de vie des jeeps encore en parc, hors les missions de
combat (voir à ce sujet BONIFACE Jean-Michel, Méhari contre Rodéo in
Charge Utile n°106, octobre 2001, pp.19-25). En 1974 a lieu une évaluation de véhicules
civils existants (Land Rover, Toyota, Jeep, Fiat, VW). Un certain nombre de
caractéristiques sont définies dont celles-ci : -
transporter 4 personnes avec leur paquetage et un poste radio -
aptitude à l'aérotransport et au parachutage Face
à l'échec des différentes tentatives pour remplacer la jeep, l'armée au début
des années 1976 contacte les grands constructeurs automobiles nationaux
Citroën et Peugeot. C'est encore un échec car les industriels se refusent à financer
l'installation d'une chaîne spécifique pour produire d'aussi faibles
quantités. Une autre solution s'offre aux militaires : un accord entre
constructeurs français et étrangers. Suite à cette demande, Renault avec
Fiat, réalise la francisation de la Nuova Campagnola avec moteur de R20 (Renault TRM500), Citroën monte le moteur de sa CX-Athena
sur l'Iltis de Volkswagen (Citroën C44) et Peugeot
installe le moteur de la 504 sur la Geländewagen de Mercedes (Peugeot P4). En
1976, l'armée du Shah d'Iran commande à Mercedes-Benz un véhicule 4x4. Le
grand constructeur automobile allemand se retourne vers la société
autrichienne Steyr-Daimler-Puch, spécialiste des véhicules tout terrain.
Mercedes et Steyr vont alors travailler ensemble sur un 4x4 d'abord désigné
Explorer, et qui reprend pour l'organisation de son châssis la technique qui.
a fait le succès du Range Rover britannique. Le véhicule qui est désigné classe G
(pour Geländewagen}, voit sa production lancée en février 1979 dans l'usine
de Steyr-Daimler-Puch à Graz en Autriche. Mais comme entre temps, le Shah
d'Iran a été détrôné et les commandes annulées, la classe G est dérivée en
différentes versions civiles à châssis long ou court pour se poser en
concurrente directe du célèbre Range Rover que l'on dit à l'agonie. L'appel
d'offre de l'armée française relance l'intérêt pour une version militaire,
celle d'origine. Un accord entre Peugeot et Mercedes répartit la fabrication
à 50/50 entre les deux constructeurs. Peugeot installe sur la classe G, outre
le moteur de sa 504, la boîte de vitesses de sa 604, des
circuits électriques, réalise le soudage de la caisse et assure le traitement
en cataphorèse. Tout le reste est fourni par Mercedes qui n'accorde pas à
Peugeot la possibilité d'exporter le véhicule désigné P4 autrement que vers
les pays d'Afrique liés par un accord de défense avec la France. Pas question
non plus pour Peugeot de commercialiser la classe G même « francisée » sur le
marché civil. L'assemblage final des véhicules destinés à l'armée française
ou à la coopération, s'effectue dans l'usine de Sochaux Le prototype du VLTT
Peugeot-Mercedes roule en 1978 et commence une longue série d'essais y
compris un rallye inattendu dans le Sud algérien avec deux P4, l'un à
essence, l'autre Diesel. Finalement,
le Peugeot P4, de conception plus récent que ses deux
concurrentes, basées sur des modèles vieillissants, sera choisi par l'armée française qui en
commandera 15 000 exemplaires en 1981, commande ramenée à 13 500
suite à la déflation des effectifs do l'armée de terre. En 1985, Peugeot qui
se réorganise pour sa nouvelle génération de voitures civiles, bascule la
production du P4 sur l'usine Panhard de Marolles en Hurepoix. La société
Panhard qui, depuis 1973, fait partie du groupe Peugeot et qui en est devenue
la division Défense, reprend la construction du P4 au moment où la production
de Sochaux a atteint les 7500 exemplaires dont une première tranche de 2 300
P4 à moteur essence. En 1992, la société Panhard sera chargée de transformer les P4 essence en P4 Diesel pour 2
300 véhicules, les autres étant transformés par les ERM (établissements
régionaux du matériel). Outre les transformations, Panhard assemblera plus de
6 000 P4. Fiche
technique Masse :
1780 kg Dimensions :
L = 4,20 m, l = 1,70 m, H = 1,95 m Carburant
(gasoil) : 75 litres (+ 20 litres en jerrican) soit 800 km d’autonomie
(route). Equipage :
1 conducteur et 5 passagers (4 passagers en P4 version transmission) Performance
en mobilité : Ci-dessous
: extrait des guides techniques Diesel (MAT 2750) et Essence (MAT 2748) de gauche à droite : Méhari
24V - Citroën C44 - Renault TRM 500 et son moteur de R20
La Renault TRM500 et la Citroën C44 sont visibles au musée
de l'Ecole d'Application du Train (E.A.T.) de Tours. NB : dans la classification des véhicules militaires Renault, TRM indique un véhicule Toutes Roues Motrices et 500 la charge admissible en kg. Bibliographie - La bonne étoile du Lion,
DECKER Jean-Paul in Passion 4x4, n°90, juillet 2002, p.32-39 - Le véhicule léger tout-terrain Peugeot P4 in Chars
et véhicules militaires n°5, édition Hachette, octobre 2001, p.20-21 - Le
véhicule de liaison tout-terrain Peugeot P4 in Chars et véhicules
militaires n°77, édition Hachette, août 2004, p.459-460 (dont est extrait
l'essentiel des informations ci-dessus) - www.hachette-collections.com - JEUDY Jean-Gabriel, TARARINE Marc, La Jeep, un défi au
temps, E.P.A., 1986, 272p. - JEUDY Jean-Gabriel, Only in a Jeep, cinquante ans
d'histoire d'amour franco-américain, Massin, 1992, 192p. - VLTTs for French
Army, X in Wheels and Tracks n°1, 1982, p.30-33 - Le V.L.T.T. P4, LAURENT René in Passion 4x4, n°44,
septembre 1998, p.56-61 - Peugeot P4, la bonne étoile du Lion, DECKER Jean-Paul
in Passion 4x4, n°90, juillet 2002, p.32-39 - La Peugeot P4 in Véhicules militaires magazine
n°3, juin-juillet 2005, p.14-18 Autres sites Le site de T.V.D. propose
une rubrique sur la Peugeot P4 qui a succédé à la M201. Manuels techniques de l'armée française
27 mai 2005 |