Les SURNOmS Des JEEPS

 

 

 

Nommer un véhicule était une pratique répandue lors de la 2e Guerre Mondiale.

 

L’exemple peut-être le plus connu est celui des jeeps du capitaine Raymond DRONNE  baptisées "Mort aux Cons" et « Mort aux cons 2 ».

 

Mort aux cons 2 – août 1944 (source Internet)

 

Cette pratique s’est raréfiée sans toutefois totalement disparaître. On trouve quelques photos sur lesquelles une jeep a pu recevoir un surnom.

 

 

Jeep « SNOC XUA TROM », 4e BCP, région de Constantine - Mme THOMAS est côté passager (source Davy HUSSON)

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Ainsi, la jeep du capitaine Pierre-Alban THOMAS était surnommée « SNOC XUA TROM », anagramme en forme de clin d’œil à la jeep du capitaine DRONNE.

 

Le capitaine Pierre-Alban THOMAS, résistant, militaire de carrière, militant des droits de l’Homme, nous a quittés le 20 décembre 2016.

 

 

Plus récemment, quelques jeeps ont été baptisées de noms de batailles célèbres (ex : MARENGO ou MORT HOMME).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

15 janvier 2017

 

 

 

 

Source : http://www.lanouvellerepublique.fr/Loir-et-Cher/Loisirs/24H/n/Contenus/Articles/2016/12/24/Pierre-Alban-Thomas-le-republicain-dechire-2948581

 

Figure de la résistance locale, cet ancien militaire de carrière avait dénoncé la torture et les exactions dont il avait été témoin en Algérie ou en Indochine.

 

Pierre-Alban Thomas est décédé mardi dernier à La Chaussée-Saint-Victor, où il vivait depuis plusieurs années au côté de son épouse, hébergée dans un établissement d'accueil pour personnes dépendantes. Âgé de 94 ans, l'homme était une figure de la Résistance départementale et un pilier du musée blésois qui lui est consacré. Au tout début de ce mois encore, il guidait un groupe de visiteurs et s'attachait par ailleurs à transmettre les valeurs auxquelles il était attaché au travers d'interventions en milieu scolaire, de publications et de témoignages médiatiques.

 

Les contradictions d'un militaire résistant

 

Originaire de la vallée du Cher où ses grands-parents étaient agriculteurs et sa mère institutrice, Pierre-Alban Thomas avait reçu de son père, perdu précocement, une sensibilité communiste qui devait évoluer par la suite vers l'écologie. Mais ce sont finalement les hasards de la vie qui ont décidé de son engagement professionnel. Rattrapé par la guerre alors qu'il suivait l'enseignement de l'École normale, il est entré dès 1940 dans le réseau de résistance du Musée de l'homme. Formé au combat dans un maquis des Pyrénées, il a pris part à de nombreuses actions de guérilla dans le sud du département au sein des FTP. Puis, sitôt la Libération, s'est engagé dans l'armée régulière où il a poursuivi sa carrière, d'abord en Allemagne, puis en Indochine et en Algérie.

 

C'est à cette période de sa vie qu'il a ressenti de manière douloureuse la contradiction entre son engagement de résistant contre l'occupant et la lutte qu'il devait conduire, avec des méthodes très éloignées de son éthique, contre des populations luttant elles-mêmes pour leur indépendance. « Déchiré entre son serment d'obéissance à la République et ses principes philosophiques, Pierre-Alban a toujours tenté de faire ce qui lui semblait juste et humain, quitte à échouer, à se faire mal voir de sa hiérarchie et à compromettre sa carrière », témoigne son ami Jean-Baptiste Diaz, qui travaille à immortaliser la mémoire de cette époque.

 

La dénonciation de la torture, exprimée dès les années 90, puis au travers de plusieurs ouvrages de souvenirs, a valu à l'officier en retraite une notoriété nationale qu'il a mise au service de son dernier combat, idéologique désormais, pour la justice sociale, l'humanisme, la nature, la tolérance. Il l'aura poursuivi jusqu'au dernier instant avec une détermination qui force le respect.

 

Une série de 11 conversations avec Pierre-Alban Thomas, où il raconte son Histoire, de 1940 à 1962, est accessible sur le site : www.polemixetlavoixoff.com

 

Jean-Louis Boissonneau