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Les
SURNOmS Des JEEPS |
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Source : http://www.lanouvellerepublique.fr/Loir-et-Cher/Loisirs/24H/n/Contenus/Articles/2016/12/24/Pierre-Alban-Thomas-le-republicain-dechire-2948581
Figure de la résistance locale, cet ancien
militaire de carrière avait dénoncé la torture et les exactions dont il avait
été témoin en Algérie ou en Indochine. Pierre-Alban Thomas est décédé mardi
dernier à La Chaussée-Saint-Victor, où il vivait depuis plusieurs années au
côté de son épouse, hébergée dans un établissement d'accueil pour personnes
dépendantes. Âgé de 94 ans, l'homme était une figure de la Résistance
départementale et un pilier du musée blésois qui lui est consacré. Au tout
début de ce mois encore, il guidait un groupe de visiteurs et s'attachait par
ailleurs à transmettre les valeurs auxquelles il était attaché au travers
d'interventions en milieu scolaire, de publications et de témoignages médiatiques. Les contradictions d'un militaire
résistant Originaire de la vallée du Cher où ses
grands-parents étaient agriculteurs et sa mère institutrice, Pierre-Alban
Thomas avait reçu de son père, perdu précocement, une sensibilité communiste
qui devait évoluer par la suite vers l'écologie. Mais ce sont finalement les
hasards de la vie qui ont décidé de son engagement professionnel. Rattrapé
par la guerre alors qu'il suivait l'enseignement de l'École normale, il est
entré dès 1940 dans le réseau de résistance du Musée de l'homme. Formé au
combat dans un maquis des Pyrénées, il a pris part à de nombreuses actions de
guérilla dans le sud du département au sein des FTP. Puis, sitôt la
Libération, s'est engagé dans l'armée régulière où il a poursuivi sa carrière,
d'abord en Allemagne, puis en Indochine et en Algérie. C'est à cette période de sa vie qu'il a
ressenti de manière douloureuse la contradiction entre son engagement de
résistant contre l'occupant et la lutte qu'il devait conduire, avec des
méthodes très éloignées de son éthique, contre des populations luttant
elles-mêmes pour leur indépendance. « Déchiré entre son serment
d'obéissance à la République et ses principes philosophiques, Pierre-Alban a
toujours tenté de faire ce qui lui semblait juste et humain, quitte à
échouer, à se faire mal voir de sa hiérarchie et à compromettre sa
carrière », témoigne son ami Jean-Baptiste Diaz, qui travaille à
immortaliser la mémoire de cette époque. La dénonciation de la torture, exprimée
dès les années 90, puis au travers de plusieurs ouvrages de souvenirs, a valu
à l'officier en retraite une notoriété nationale qu'il a mise au service de
son dernier combat, idéologique désormais, pour la justice sociale,
l'humanisme, la nature, la tolérance. Il l'aura poursuivi jusqu'au dernier
instant avec une détermination qui force le respect. Une série de 11
conversations avec Pierre-Alban Thomas, où il raconte son Histoire, de 1940 à
1962, est accessible sur le site : www.polemixetlavoixoff.com Jean-Louis Boissonneau |