la m201 n°21511   

De jacques dumont

 

Contact : JIDES@aol.com

 

 

« Je suis né en février 63 et ma M201 est de  janvier 63. C'est sa date de naissance qui m'a fait abandonner la Twingo que je devais acheter. Nous sommes donc quasiment jumeaux (comme me l'a dit malicieusement mon assureuse). Je cherchais à réaliser un rêve de gosse et je ne savais pas qu'une Jeep menait son chemin, depuis aussi longtemps que moi, pour me rejoindre en l'an 2000. Je suis normand et elle m'attendait dans un garage de Moselle. Un vieux monsieur de 92 ans voulait s’en séparer à contre cœur car il n’arrivait plus à escalader cette monture depuis 6 ans et elle dormait au garage alors que le samouraï Suzuki qui la remplaçait dormait à la belle étoile. Il a du se résigner à quitter sa M201 baptisée “All Ways Cathy”. Il m’a tout dit de ce qu’il savait de la belle : achetée dans une vente des domaines de Grenoble, issue de la gendarmerie nationale, avec pneus d’origine en 700/16. 20 000 francs plus tard elle pris la direction de mes verts pâturages.

 

La réception de la belle fut mémorable. Elle a été livrée chez le transporteur par container : la taille du paquet cadeau !! Avec elle voyageaient 2 ou 3 tonnes de matériels divers et variés (manomètre d’essence en cyrillique, cric de provenance indéterminée, les trois quarts d’un moteur explosé, un support de filet de camouflage écrasé lors d’une fausse manœuvre, un support de décontaminateur, un lot de pièces kaki dont je cherche encore l’utilité, etc.).

 

Il fallait rejoindre mon domicile et hors de question d'être à la remorque pour les premiers tours de roues normands. Après un coup de démarreur insistant, un peu d'aide de la part d'une batterie de passage, ce furent les premiers cris du vieux bébé (tonnerre et fumée en plus). Mon fils de 12 ans courrait autour de la voiture et moi je suis resté scotché et vibrant (au propre comme au figuré) derrière le volant, moteur en marche pendant 5 minutes avec un sentiment mitigé de fierté, de joie et d'appréhension concernant la conduite de ce char d'assaut. J'ai regagné ma campagne, 12 km plus loin sans me soucier des clignotants dont j'ignorais le fonctionnement, mais heureux comme mon fils et fier du regard des autres sur ma jumelle verte.

 

Elle était bien malade coté moteur et un peu corrodée coté carrosserie. En fin d'année 2001 j'ai refait le moteur, le démarreur et révisé la partie cycle. J'ai un moteur de 2.3l Indenor qui a remplacé l'ancien hérité d’une 403 et mort de vieillesse. En 2002 rupture de boite, embrayage neuf, freins neufs, colmatage du réservoir. En 2003 Peinture de protection et de conservation (aux couleurs définitives) en attendant le décaissage et la restauration de la carrosserie.

 

Depuis, je roule tous les jours avec et les ballades en campagne, femme, enfants et chien compris, les Week-End, sont autant de moments de plaisir et de rigolade.

 

Ce qui me reste à faire :

1)      Je travaille sur le réseau électrique pour le remettre en état et pouvoir “décaisser”, grâce aux barrettes de jonction, sans problème

2)     Je dois remplacer le manomètre de température d’eau qui est US avec sonde filaire pour un Jaeger électrique

3)     Je dois remplacer les renforts de caisse qui ont souffert et remplacer le plancher avant qui est bombé à cause du bois de raidissement

4)     Remettre les feux d’origine à l’arrière et la prise de remorque armée

5)     Trouver une remorque AF de la même époque que mon auto

6)     Pour une auto de transmission il me faudrait une radio peut être

7)     Trouver le sous casque du casque de 1953 livré avec la voiture

 

Pourquoi les Gendarmes ?

Suite à ma rencontre avec des collectionneurs obtus et “enclubés” qui me conseillèrent de tout refaire, démonter, transformer pour avoir une vrai fausse américaine j’ai décidé, peut être par défi, de remettre Cathy dans son état d’origine : transmission gendarmerie. Mes principaux problèmes furent de trouver des documents décrivant l’état “officiel” d’une Jeep de la gendarmerie. Pour ce qui est de l’équipement et de l’auto, les effectifs motorisés étaient répartis à partir des effectifs de l’armée de terre (numérotation commune des immatriculations) les M201 n’ont pas de particularité gendarmesque. Tout se joue dans le marquage.

 

Dans le courant des années 60 la grenade, insigne de la gendarmerie, se retrouve incluse dans le drapeau sur le pare choc. Mon auto étant de 63 et suite aux conseils des responsables du conservatoire des véhicules de la gendarmerie, j’ai adopté la configuration précédente c’est à dire l’insigne avant le drapeau. La forme de cette grenade a aussi beaucoup évolué. Sur des documents fournis par la gendarmerie de ma commune et datant des années 50, on trouve la grenade que j’ai utilisé. Cela m’a été confirmé sur un site Internet traitant des plaques minéralogiques du monde. Il en est de même pour les codes de wagonnage : Avant les années 60 le cercle blanc orné d’un zéro noir a été précédé par une grenade blanche avec un 1 noir. La plaque d’immatriculation a l’arrière du véhicule est, elle, dépourvue du drapeau et de la grenade. Il y a aussi les marquages de visibilité sur les extrémités de pare choc peints en blanc à l’avant et à l’arrière. »

 

Identification

Jour, mois année de construction

1963

Voltage

12V (24 V d’origine)

 

Numéros d'usine

Numéro de série de châssis donné par l'armée

21511

Numéro de sortie de chaîne donné par Hotchkiss

23930

Numéro d'immatriculation militaire

231 1474

Numéro du châssis

MVS 190

Numéro de caisse

H 8409

 

Reconstruction (ERGM La Maltournée ou autre)

Date de reconstruction

22/12/1969

Lieu de reconstruction

La Maltournée

Immatriculation militaire après reconstruction

231 1474

Numéro MALT

33686

 

 

Cette M201 est très vraisemblablement une ex-Sahara reconstruite comme semble l’indiquer son numéro de châssis MVS190. Sa conversion en M201 Standard doit dater de son passage en 1969 à l’ERGM de la Maltournée et elle n’a pas donné lieu à une réimmatriculation.

 

 

 

21 février 2004