Couleur des graisseurs

et du moteur

 

 

Avec la contribution d’Emile PROTZ et Jean-Marc COQUIO

 

La couleur des graisseurs ? Rouge ou jaune ?

 

Graisseurs, bouchons de vidange, vis de couvercle de la cuve de filtre à huile, etc. sont rendus facilement repérables sur les véhicules par une application de couleur. Rouge sur les véhicules US, elle est tantôt rouge, tantôt jaune sur les véhicules français.

 

« Alors Soldat, quelle est la bonne couleur sur sa M201 ? »

« Les deux, mon adjudant ! »

« Bonne réponse, soldat ! »

 

Photos : JLM

 

La réponse se trouve dans les manuels d’entretien de la M201 :

MAT2824 : il concerne les Willys et Ford. Il dit (p.46) "les cercles rouges qui entourent les raccords, coupelles, graisseurs et trous d'huile, les rendent facilement repérables sur le véhicule". Cette doc a été approuvée en 1953.

MAT2835 : il concerne les M201 6V et 24V. Il dit (p.35) "les cercles jaunes qui entourent les raccords, coupelles, graisseurs et trous d'huile, les rendent facilement repérables sur le véhicule". Cette doc a été approuvée en 1959.

Conclusion : la bascule entre le rouge et le jaune s'est faite courant 1959 ou début 1960.

 

A noter toutefois comme le rappelle J.M. COQUIO que les zones où sont frappés les numéros de 1ère immatriculation, de série, de châssis étaient souvent bordées de rouge.

 

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La couleur des moteurs ?

 

▲ Photos : E. PROTZ (cliquez dessus pour l’agrandir) ▲

 

Les moteurs sortaient kaki (vert Armée Française) d’usine. Puis des moteurs reconditionnés et neufs ont été peints en vert clair (plusieurs nuances). Quelques moteurs, notamment reconditionnés par l’ERGM de Clermont-Ferrand, ont été peints en noir. Ces derniers n’ont apparemment été vus que dans des jeeps peintes avec le bariolage trois tons Centre Europe (donc les dernières).

 

Peut-on en tirer une chronologie pour autant ? kaki puis vert clair et pour finir noir (ERGM de Clermont-Ferrand) ? Jean-Marc COQUIO ne le pense pas. Son témoignage :

 

« Il me semble que l’on doit conserver à l’esprit que les méthodes de travail dans les ERGM et plus encore dans les ateliers régimentaires n’ont jamais eu rien de bien rationnel, hormis peut-être aujourd’hui où le sens de l’improvisation militaire se perd au bénéfice de l’externalisation.

 

Je garde en mémoire, à défaut d’avoir eu l’idée d’en conserver des images, l’état de l’atelier du 33°RSMA de Fort de France où les dernières jeeps proposées à la vente aux environs de 1996/98 se présentaient – outre un état extérieur lamentable – avec des couleurs de motorisation différentes les unes des autres (vert armée, gris-vert, etc.). Pourquoi ? Parce que tout simplement, les moteurs étaient repeints avec ce qui tombait sous la main. En l’occurrence il s’agissait d’un vert assez neutre, distinct du kaki qui recouvrait le moteur et la cloche d’embrayage. Cette couleur servait d’ailleurs à désigner les parties mécaniques refaites, argument visuel développé par l’Adjudant/C, chef d’atelier. Pour le cas d’espèce l’argument ne fut pas assez fort pour que je m’embarrasse de 3 véhicules destinés à en faire un seul…

 

Plus récemment, en 2000, lorsque j’acquis – enfin - ma M201, je notais qu’elle sortait de déstockage d’un établissement du Train à Miramas (13) après avoir été re conditionnée, comme la plaque l’indique par l’ERGM de Clermont-Ferrand, et qu’elle se présentait avec une motorisation complètement vert armée, peinture d’ailleurs largement dispensée sans égard aux accessoires. Je précise que l’ensemble est bien vert armée. Il était largement revêtu de cire rougeâtre, cire qui apparaît sur la photo en teinte sombre quasi noire. Les connexions électriques étaient, quant à elles, protégées par de la gaze cirée et particulièrement poisseuse.

 

En fouillant dans ma mémoire, je remonte jusqu’aux années 1965/1968, où, enfant, je rôdais déjà autour des jeeps gendarmiques couleur bleu, un bleu plus marine que le bleu national typique d’aujourd’hui et je ne me souviens pas d’avoir observé les moteurs d’une autre couleur que ce bleu là.

 

Donc, à mon sens, il ne peut y avoir de règle, mais seulement des identifications hasardeuses qui sont très loin de garantir une approche chronologique. Les couleurs des accessoires varient également sans qu’il soit possible, à mon sens, de dégager là aussi une règle. Sur la photo, le bouchon d’huile est vert sapin vaguement métallisé alors qu’il se présente le plus souvent en jaune… »  JMC le 30 mai 2004.

 

 

29 septembre 2006